ANALYSES HOPITAL GENERAL UNIVERSITAIRE 2020-11-03T10:20:30+00:00

Analyse des enquêtes réalisées auprès des usagers et du personnel sanitaire, relatives à un nouveau sac de collecte d’urine, destiné aux hommes ayant des difficultés à se déplacer (Valence, octobre 2002)

SUPERVISEUR DU SERVICE UROLOGIQUE DE L’HÔPITAL GÉNÉRAL UNIVERSITAIRE À VALENCE ET INFIRMIER QUALIFIÉ.

– Arcadio Real Romaguera

INFIRMIERS QUALIFIÉS DE L’HÔPITAL GÉNÉRAL UNIVERSITAIRE À VALENCE

– José Buforn Valero.
– Amalia Rubia Fernandez
– Elena Ferrer Casares
– Cecilia Piquer Bosca

INFIRMIERS QUALIFIÉS SPÉCIALISTES EN MATIÈRE DE RECHERCHE

– Cecilia Piquer Bosca
– Amparo Muñoz Izquierdo

Cliquez ici pour visualiser le poster du questionnaire destiné au personnel sanitaire

Cliquez ici pour visualiser le poster du questionnaire destiné aux usagers

Introduction au sac et à son utilité
Les premières espèces à apparaître à l’aube de l’humanité ne possédaient aucun moyen de contrôle des sphincters. L’apparition d’une forme de contrôle fut synonyme d’une amélioration radicale en ce qui concerne l’esthétique, le social mais surtout l’hygiénique et le sanitaire. Le fait de se retenir jusqu’au lieu approprié où subvenir à ses besoins physiologiques fit son apparition.
Le recueil d’urine de manière contrôlée, chez les personnes ayant des difficultés à se déplacer, a donné lieu à la conception d’une multitude de dispositifs créés à cet effet. Depuis le collecteur créé par Ambroise Paré jusqu’aux appareils employés actuellement, les dispositifs ont connu une importante évolution. À présent, les dispositifs les plus employés sont des récipients rigides, jetables ou qui nécessitent un nettoyage après usage.

Notre proposition est d’utiliser un sac en plastique recyclable, doté d’un système anti-fuite, à usage unique, jetable, dans le but de recueillir l’urine des patients masculins.
L’objectif de cette étude est de comparer les préférences et l’opinion des professionnels de l’assistance sanitaire (infirmiers/infirmières, auxiliaires infirmiers et auxiliaires sanitaires) et celles des patients et/ou usagers quant au recours à la bouteille ou au nouveau sac.
Cette étude nous permettra de tirer des informations afin de mesurer :
– les différents points de vue à propos d’un même produit.
– la qualité du produit, grâce à une analyse très complète.
– d’autres applications.
– de possibles améliorations.
Il est à noter l’absence de références bibliographiques antérieures.

 

Mots-clés:
Sac, sac de diurèse, sac à excréments, diurèse, sac collecteur d’urine.

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Il s’agit d’une étude descriptive, analytique regroupant diverses catégories de personnes.

Population étudiée:

– patients masculins hospitalisés à l’hôpital général universitaire à Valence, ayant une autonomie limitée et suivant des traitements oncologiques à l’intérieur et à l’extérieur du milieu hospitalier.
– professionnels de l’assistance sanitaire.

Durée de l’étude:
– du 1er juin au 31 juillet 2002 en ce qui concerne les patients et du 15 au 31 juillet en ce qui concerne les professionnels de l’assistance sanitaire.

Échantillon:

– pas de critères de probabilités, 150 professionnels de l’assistance sanitaire * (infirmières et auxiliaires) sur un total de 600 personnes, soit 25 % du personnel ; et 120 usagers sur un total de 570, soit 21,05 % des patients.
* Bien qu’il était prévu au départ que les médecins et les auxiliaires sanitaires, considérés comme faisant partie du groupe du personnel sanitaire, prennent part à l’étude, il en fut décidé autrement a posteriori car il leur arrive peu souvent de manipuler ce type de dispositifs.

Source d’information:

– Questionnaire élaboré en interne, composé de 8 questions, dont 6 questions dichotomiques (OUI / NON) et 2 ouvertes.

Manière de remplir le formulaire:

– De façon autonome : 3 sacs sont remis à chacun des patients et au personnel sanitaire, accompagnés d’un formulaire. Étant donné qu’il s’agissait de la même enquête pour tous, nous avons pu comparer les formulaires et réaliser une analyse.

Recueil des enquêtes:

– On passe dans les différents services pour recueillir les enquêtes personnellement, l’objectif étant de minimiser les enquêtes égarées.

Analyse:

– Dans le cadre de l’étude, il s’est avéré nécessaire de regrouper d’une part les infirmiers et auxiliaires sous une même catégorie  » professionnels  » et d’autre part les patients hospitalisés et ceux de la polyclinique * regroupés au sein d’une autre catégorie  » patients « . La méthode statistique exacte de Fisher a été appliquée dans l’hypothèse bilatérale.

* Il s’agit des patients qui reçoivent un traitement oncologique local dans le cadre de la consultation externe et qui doivent recueillir la miction du produit pour être traités de manière adéquate.

Résultats:
325 questionnaires ont été remplis. Certaines personnes n’ont pas répondu à toutes les questions. Il en résulte une valeur totale oscillant entre 310 et 325. Parmi les enquêtés, on compte 109 professionnels (35,16 %) et 201 patients (64,84 %) ; ces derniers sont tous des hommes puisque l’étude ne visait pas les membres de la famille.

1ère question
Considérez-vous le nouveau sac pratique ?

Réponses
Professionnels : oui, à 82 % – non, à 18 %
Usagers : oui, à 94 % – non, à 6%

La plupart des enquêtés estiment que le nouveau sac est plus pratique, avec une différence statistique significative entre le pourcentage le plus élevé (98,4 %, celui des patients de polyclinique en traitement oncologique) et le pourcentage le plus bas (75 %, celui des infirmiers/infirmières).

2ème question
Pensez-vous qu’il est plus hygiénique que le récipient d’avant?

Réponses
Professionnels : oui, à 99 % – non, à 1 %
Usagers : oui, à 95 % – non, à 5 %

Le sac est considéré principalement plus hygiénique, la différence de pourcentage n’étant pas significative. Même si le pourcentage de réponses positives est extrêmement élevé, il est à noter l’approbation presque totale de la part des infirmiers.

3ème question
&Pensez-vous qu’il est plus facile à employer ?

Réponses
Professionnels : oui, à 66 % – non, à 34 %

Usagers : oui, à 88 % – non, à 12 %

En ce qui concerne les professionnels, 66 % d’entre eux pensent qu’il est plus facile à employer. Il n’en demeure pas moins que 34 % ne sont pas du même avis. Si l’on analyse la répartition des enquêtes dans le détail, on se rend compte que seuls 54 % des infirmiers estiment qu’ils sont plus faciles à utiliser tandis que 79 % des infirmiers auxiliaires sont de cet avis.

Ces résultats sont la conséquence des phénomènes décrits ci-après:

Les infirmiers auxiliaires sont ceux qui, en grande majorité, sont chargés de fournir les bouteilles, les récipients, les pots de chambre ou les nouveaux sacs aux patients. Mais il s’agit également de ceux qui bénéficient plus directement des avantages d’une possible introduction du nouveau système (moins d’effort dans le nettoyage des récipients, le système anti-fuites évite les fuites, l’urine demeure dans un système scellé, etc.)

Les infirmiers fournissent les bouteilles, les pots de chambre ou le nouveau sac aux patients qui sont dans le pire état clinique. Quoi qu’il en soit, ils doivent placer, à la main, le pénis du patient dans le sac, ce qui signifie qu’ils ne remarquent pas forcément les avantages du nouveau système (une plus grande asepsie et un système anti-fuites).

 

4ème question
Pensez-vous qu’il est plus facile à jeter?

Réponses
Professionnels : oui, à 93 % – non, à 7 %
Usagers : oui, à 96 % – non, à 4 %

Aussi bien les patients que les professionnels considèrent que le sac est plus facile à jeter et plus discret que le récipient, la différence de pourcentage n’étant pas significative.

5ème question
Considérez-vous que le sac est plus discret que le récipient d’avant?

Réponses
Professionnels : oui, à 95 % – non, à 5 %
Usagers : oui, à 95 % – non, à 5 %

Aussi bien les professionnels que les usagers considèrent, pour une grande majorité, que le sac est plus discret que le récipient d’avant. Il est difficile de trouver une explication au fait que 5 % d’entre eux estiment que le sac est moins discret.

6ème question
Préférez-vous utiliser le nouveau sac ou le récipient d’avant?

Réponses
Professionnels : le nouveau sac, à 80 % – le récipient d’avant, à 20 %
Usagers : le nouveau sac, à 91 % – le récipient d’avant, à 9 %

La majorité des personnes enquêtées déclarent préférer le nouveau sac avec 91 % d’avis favorable pour les patients contre 80 % pour les professionnels. La différence statistique est notoire.

Sept autres usages ont été proposés. Sont à noter  » les sacs vomitoires lors de trajets « , et  » les sacs à cracher ou expectorer « . Les propositions ont été classées sous treize catégories, la plus fréquente étant celle d’en « augmenter la capacité ».

Nous avons également pu vérifier que:

1- Le sac est doté d’un système anti-fuite (lequel empêche que l’urine ne s’échappe une fois à l’intérieur). Le récipient ou la bouteille peuvent se renverser lorsqu’ils sont retirés ce qui peut occasionner une gêne pour le patient, davantage de travail et un coût supplémentaire (changer les draps, laver le patient, etc.).

2- Grâce au nouveau sac, les mauvaises odeurs disparaissent. L’urine étant scellée dans le sac, elle n’entre pas en contact avec l’air, ne s’oxyde pas et donc ne sent pas mauvais.

3- Le nouveau sac est hygiéniquement supérieur :
Il évite toute forme de contagion entre patients, qui ne peuvent se tromper sur la propriété de chaque récipient.
Pour le personnel sanitaire, il ne nécessite ni nettoyage, ni désinfection.

4- Le nouveau sac est un outil important dans la lutte contre les infections nosocomiales.

5- Le nouveau sac est source d’épargne de ressources humaines et matérielles :

– temps et travail qu’y consacrent les auxiliaires.
– produits de nettoyage, désinfection, eau, emballage, risque de contagion, etc.
– occupe beaucoup moins d’espace en termes de transport et de stockage.

6- Le nouveau sac donne une image de marque bien supérieure.

7- Le nouveau sac évite aux patients l’embarras de la présence du récipient ou du pot de chambre sur la table de nuit, dans la chambre, etc.

8- En guise de conclusion, nous pouvons affirmer que le sac ouvre de nouveaux horizons comparables à ceux qu’ouvrirent les sacs à diurèse pour les sondes, les seringues jetables, etc.
Il serait impensable, aujourd’hui, de penser à les laver ou à les désinfecter pour les réutiliser auprès d’autres patients.

 

Conclusion et / ou débat

La présence d’hommes ayant des difficultés à se déplacer est de plus en plus fréquente dans nos hôpitaux. Ceci nous oblige à utiliser des récipients pour collecter leur urine. Il en va de même en ce qui concerne l’hospitalisation à domicile, les hôpitaux destinés aux patients chroniquement malades, les maisons de retraite, etc.

Les résultats obtenus auprès de l’échantillon étudié encouragent à l’introduction de ce nouveau système, le confort et l’hygiène étant les éléments les plus prisés.

Il est également intéressant de remarquer que, bien que les deux catégories penchent en grande majorité pour le nouveau système, ce sont les patients qui sont le plus favorable au changement.

Le système sanitaire est en perpétuel changement. Tout nouveau système est une amélioration du dispositif antérieur. Si nous tenons compte de nos résultats, le nouveau sac peut fournir davantage de confort et de sécurité aux hommes ayant des difficultés à se déplacer car, comme il est à usage unique, le risque d’infection pour le patient ou le personnel sanitaire disparaît.

Traduction: Nathalie Modigliani

 

Il n’existe aucune bibliographie spécifique.